A travers cette exposition Hans Silvester nous enmène dans l’intimité des femmes de la tribu des Hamers au sud de l’Ethiopie.
Elles s’appellent : Dina, Kaja, Asi, Sendara…..Elles construisent leurs cases, cultivent les champs, font la cuisine, s’occupent des enfants. Elles portent un petit pagne en peau de bête ou en tissus, qu’elles achètent au marché hebdomadaire de la ville voisine, et prennent grand soin de leurs parures, sculptant leur coiffure, ces fines tresses enduites d’ocre brillant.
Elles portent l’anneau conjugal autour du cou: deux anneaux de métal qu’elles ne quitteront jamais. La première épouse, elle, porte en plus un troisième anneau, en végétal entouré de peau d’antilope, orné en pendentif d’une sorte de tige de forme phallique.
C’est le père du jeune homme qui négocie l’achat de la première femme: 2 kalachinikovs, 25 chèves et 5 vaches. Une fois l’affaire conclue, la jeune fille est emmenée dans une case où elle restera pendant trois mois à l’abri de la lumière du jour, le corps enduit de graisse et d’ocre pour lui rendre la peau la plus douce possible. En même temps elle est nourrie pour devenir dodue (elle prend environ 10 kilos) et instruite sur ce qui se passera pendant la nuit de noce et ce qu’elle doit faire pour plaire à son mari.
L’été venu, alors que les hommes font la transhumance avec leurs chèvres, les femmes gardent au village les chevreaux. A tour de rôle elles passent la nuit juchées sur un arbre au milieu de la plantation, armées d’une fronde pour éloigner les voleurs et les singes particulièrement voraces.
Hans a eu la bonne idée de planter sa tente au cœur de ces familles qui l’ont accueilli avec une grande sympathie. Le résultat de son reportage nous transporte dans un monde de douceur et d’élégance naturelle. Ces images pleines de charme nous délivrent une vision idyllique du « paradis » dans un immense pays en proie à une évolution économique et sociale extraordinaire.