Gardiens du Temps questionne les évolutions de la science et la place de l’Homme dans la nature, à travers le récit du quotidien des 4 derniers résidents permanents de l’Observatoire du Mont Aigoual,au sommet des Cévennes. Résistant aux conditions climatiques extrêmes de cette montagne, et à la disparition de leur métier, les météorologues perpétuent la vocation de générations de personnages qui se sont succédés dans cette forteresse.
La technologie permet aujourd’hui d’affiner le savoir scientifique et d’obtenir des prévisions très précises. Elle a, de ce fait, transformé l’expertise humaine. A présent les yeux, regardent moins le ciel que l’écran.
A l’Aigoual, l’humain occupe encore une place privilégiée. Les instruments du parc sont régulièrement entretenus, les scientifiques gèrent un centre de tests en conditions extrêmes...Et l’été, dans l’expo préparée l’hiver de leurs mains, ils accueillent du public à qui ils expliquent les principes de la prévision.
Mais ce qui intrigue les visiteurs, c’est surtout ce mode de vie de gardien de phare: Comment tient-on l’hiver dans cette bâtisse grinçante, enfouis sous la neige ou séquestrés par le vent?
Les anecdotes sont nombreuses, et deviennent des légendes, enrichies par des archives
foisonnantes, et de vieux instruments sommeillant dans le petit musée.
Déroulant une sculpturale galerie de portraits de ces hommes et femme, en dialogue avec un paysage olympien à la puissante dimension atmosphérique, le récit des Gardiens du Temps emprunte à la mythologie les codes d’une représentation métaphorique et poétique de ce monde en désuétude. Les Gardiens du Temps, parés de leurs attributs techniques, semblent fabriquer les phénomènes météos à l’abri de ces épais murs centenaires.
Ou les convoquent-t-ils au dedans pour une dernière danse?